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Chroniques de l'Arc en Ciel

22 septembre 2009

J+1 : Confrontation

miroir

Rêve ou réalité. Mon réveil est confus. Un coup d’œil sur le pantalon qui repose sur la porte et je réalise. Réalité. Tout ce qu’il m’avait dit était vrai. Absence de douleur. Etrange. Faire comme si de rien n’était. La vérité me suffit. Un poing frappe avec force sur mon estomac…

Je le vide dans les toilettes.

L’odeur de café frais embaume l’appartement. Par-dessus le bar de notre cuisine « américaine », je l’aperçois, inondé par la lumière du soleil. Il est de bonne humeur. Le sourire aux lèvres, il chantonne et plein d’attention à mon égard il me lance :

- « Bien dormi »?

Mue par je ne sais quel ressort, ma raison m’abandonne…

- « J’ai fait un cauchemar. Je ne me sens pas bien.

- C’est pour cela que tu as vomi ? Raconte-moi.

- Et bien…je me regardais dans un miroir mais l’image qu’il me renvoyait n’était pas la mienne mais celle d’une femme sans visage.

- C’est bizarre ça. Il avale une gorgée de café.

- Oui. Un visage sans traits où il apparait la lettre S…

- La lettre S ?

- Oui, S pour un prénom.

Les couleurs sur son visage s’estompent. Il semble comprendre. Imperturbable, je poursuis :

- S comme mon deuxième prénom, Sofia. Suis-je en train de devenir folle ? Je ne sais pas quoi en penser. Cela fait des jours que j’ai ce point dans la poitrine qui m’empêche de respirer.

- Tu commences à m’inquiéter. Combien de fois t’ai-je dit d’aller chez le médecin. Je ne comprends pas ce que tu attends, c’est peut-être grave.

- Tu as raison. Je crois que c’est grave. Il va falloir m’interner. Je me fais des films. Un mal me ronge de l’intérieur et je ne sais comment m’en débarrasser. Une femme me guette. Elle veut prendre ma place dans ton lit. Elle s’appelle comme moi, Sophie. »

Suspension du temps. Nous sommes face à face. Je l’observe, lui, le médecin qui doit me guérir par la vérité. Il ne répond pas.

- « Est-ce que tu connais une autre Sophie que celle de Nice ? Je murmure presque ces derniers mots.

- Oui, j’en connais une autre

- Qui est ce ?

- Une aventure d’un soir, rien d’important »

A cet instant, je veux arracher son cœur avec mes dents, le jeter par terre, le piétiner puis le balancer dans les chiottes, là où est sa place. Au lieu de cela, je garde mon calme.

- C’est ta maitresse en somme. Ou l’as-tu connue ?

- Aux Sables d’Olonne, pendant le tournage de la série « Complément d’enquête ».

- C’était quand ça ? Il y a quatre mois, non ? Et depuis, plus rien ?

-  Non, plus rien. »

Il affiche un air penaud alors que moi je ne vois que celui qui a osé me trahir, me tromper, me souiller, écraser le peu que nous avions construit.

- « Tu veux dire que tu ne l’as jamais revue ?

- Je l’ai revue deux ou trois fois. C’est devenu une copine On boit un café de temps en temps…

- C’est ça ! Avec un supplément « coucherie », je suppose. Toutes tes copines ont-elles cette fonction particulière ?

- Tu ne sais pas ce que tu dis.

- Oh que si…C’est clair maintenait. Je n’avais jamais compris pourquoi toutes tes copines étaient tes ex, maintenant je sais. Tu consommes d’abord, tu sympathises ensuite…Comment ça s’est passé ?

- Je n’ai pas à te dire ce genre de choses.

- Ben voyons, Monsieur fait son galant homme maintenant.

- Cela ne regarde qu’elle et moi…C’est du passé.

- Ah ! Non ! Cela me regarde aussi je te signale. Je suis la femme avec laquelle tu vis, tu t’en souviens.

- Ecoute, tout cela me semble si irréel…Ces aventures n’ont aucune consistance…C’étaient des moments hors du temps…

- Non mais j’hallucine là ! Un espace « hors du temps », j’ai bien entendu ?

- Oui…Cela n’a rien à voir avec notre couple…Ces moments font partie de mon espace…C’est ma vie, mes envies.

- Et moi, je dois accepter, c’est ça ?

- Tu n’y es pas obligée.

- Ce que tu as fait est réel Florent. Les sentiments que j’éprouve en ce moment sont réels, je te l’assure…Cette femme aussi est réelle. Tu es réel et la vie que nous avions l’était aussi. Les actes ont des conséquences…

Son téléphone sonne avec insistance.

- Tu ne réponds pas ?

- Non.

- Tu es attendu quelque part peut-être ? » Il baisse la tête.

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20 septembre 2009

Jour J : La Corrida

La_corridaLorsque j’étais adolescente, avec ma meilleure et unique amie, nous nous amusions à tirer les cartes pour connaitre notre avenir. Une distraction peu coûteuse qui nous faisait rire et rêver. Ce n’était qu’un jeu, pourtant au fur et à mesure de nos expérimentations, nous nous sommes aperçues que ce que nous interprétions se produisait…Des petites choses. Une rencontre, une séparation, des problèmes financiers ou médicaux. Ma meilleure amie avait un don, j’en étais persuadée.


Un jour, elle m’a prédit qu’il allait arriver un malheur à tel camarade de classe. Une semaine plus tard je le croisai dans les couloirs du lycée, il avait la jambe dans le plâtre. Ce n’est qu’un fait parmi d’autres mais j’en ai eu la chair de poule. Cette amie m’avait toujours dit qu’elle ne pouvait utiliser ce pouvoir pour faire le mal sinon il disparaitrait.

Lorsque je réalisai un jour qu’elle m’avait manipulée, je souffris de cette trahison. Du jour au lendemain, je la bannis de ma vie. Je crois que c’est à ce moment là que son don me fut transmis.

Par la suite, il m’arriva de les tirer à des personnes chères à mon cœur, en précisant que c’était un jeu, rien de plus. La plupart du temps ma mise en garde était entendue. Malheureusement, une fois, lors d’une soirée où mon groupe d’amies insistèrent tellement pour que je les éclaire sur leur avenir, cela a mal tourné. Celle à qui j’annonçai que l’homme de sa vie avait d’autres femmes (elle aurait dû s’en douter puisqu’il était marié !) s’empressa d’appeler l’intéressé pour lui raconter mes dires avec force larmes, tremblements de voix et accusations. Je fus si bouleversée par sa réaction que je ne tirai plus les cartes que très rarement à des personnes très proches, deux pour être précise. Le temps fit son œuvre et je finis par les reléguer dans une boite.

 

En ce matin ensoleillé du mois de juin, je n’arrive pas à oublier ce qu’il m’a dit « Tu me connais…Tu sais qui je suis… ». Au fond de moi, je sais que son côté Duan Juan coureur de jupon n’est pas mort. Après tout, lorsque je l’ai rencontré, il ne m’avait pas dit qu’il était avec quelqu’un…Il trompait une autre. Pourquoi ne le ferait il pas avec moi !

Je n’en peux plus d’attendre une preuve. Je tire les cartes. Devant moi s’étale la vérité…Il me trompe et cette femme est encore dans sa vie…

Quatorze jours que par intermittence, je me ronge le cerveau. Est-ce vrai ? Ai-je laissé passer ses aveux pour maintenir mon couple et le garder encore un peu à mes côtés ? Ai-je une si piètre estime de moi que je doive me contenter de ce que j’ai même si cela ne me convient pas ?

Quatorze jours…c’est long quand le doute s’installe.

Quatorze jours à tenter de fouiller son portable…Il est malin le bougre…Soit son portable est dans sa poche, soit il est éteint. Impossible de vérifier ce que mes tripes redoutent.

Quatorze jours de patience…Mécaniquement, je reproduis les gestes, les sourires, les caresses qui maintiennent encore cette farce. Une comédie bien huilée. Se doute t il que celle qui partage sa vie mais qu’il ne veut pas épouser attend son heure. L’heure de vérité, le réveil.

L’amour que je lui porte est pourtant intact, que lui importe la fidélité du corps si celle du cœur est réelle…Je veux connaitre la vérité de son cœur, quelle qu’elle soit, je suis prête à en assumer les conséquences. L’amour inconditionnel, à sens unique, ne me convient plus. Je veux plus. J’aspire à un amour partagé.

Il est vingt heures, je lui ai préparé un délicieux diner (là il aurait dû se douter que quelque chose clochait !). Repus et amoureux, nous regardons un film de son choix en sirotant notre vin rouge. Il adore les vieux films, les héros avec un grand « H », les histoires dramatiques…

Son métier ? Comédien…


Comme nous n’avons pas de télévision, nous visionnons « La veuve Couderc ». Une belle histoire d’amour, si l’on peut dire, entre Simone Signoret et Alain Delon…Dans cette histoire, Alain Delon est recueilli par Simone Signoret, la quintessence de la femme mais cela ne lui suffit pas il veut aussi la jeunesse du corps…Le vin ayant fait son office, nous nous aimons avec force et cris…Tout voisin passant dans la cour à ce moment là serait loin de se douter qu’il assistait au dernier acte.

Surpris par le sommeil le plus doux qui soit, il relâche sa garde. ..Subrepticement, je m’empare de son pantalon jeté à la hâte sur la porte de la chambre…J’ai peu de temps. Dans quelques minutes, il voudra configurer le réveil de son portable…Pour l’instant il se délecte de sa béatitude.

La peur au ventre, je consulte son répertoire. Des prénoms de femmes pour la plupart, je les connais tous. Les messages maintenant. Anodins. Sauf un peut-être. Un mms avec sa photo adressée à Sophie ? Pourquoi enverrait-il une photo de lui, sur la plage de Copacabana à Sophie ? Je ne me rappelle pas qu’il m’ait envoyé une quelconque photo lors de son séjour au Brésil, le mois dernier…Je vibre, je sens que je tiens quelque chose.

Ca sent le cramé…D’un bond, je m’empare de mon sac, en sors mon téléphone et compare les deux numéros. Ce n’est pas le même ! Celui de la Sophie que je connais vient après dans son répertoire. Je poursuis mes investigations. Dans l’un de ses messages récents, la fameuse Sophie lui donne rendez vous à l’endroit habituel…Incroyable, ils ont rendez vous demain !!!

Comme il roule en scooter et que le message ne spécifie rien d’autre que « Porte Dorée », je n’aurais pas la joie de les prendre la main, ou autre chose d’ailleurs, dans le sac, néanmoins je note le numéro de celle avec qui mon « homme » me cocufie, il pourra toujours m’être utile.

Abasourdie, je repose le téléphone dans la poche de son pantalon, sans un bruit.

Ce bout de papier avec le numéro de sa catin me brûle les doigts, je panique et ne sais qu’en faire, finalement je le cache dans ma boite de tampax comme s’il s’agissait d’un secret qu’il ne devrait pas découvrir.

A votre avis: Qui est le taureau, qui est le matador ?

 

19 septembre 2009

J-7 : La Pelle

la_pelleUne tension que je ne peux expliquer m’anime. Depuis quelques jours j’ai une boule dans la poitrine, du côté droit, qui se distend au rythme de mon souffle, un chewing-gum dont je ne peux me débarrasser. Serais ce un écho de cet organe que je connais si mal, le cœur ?

Quelque chose ne va pas, je le sens…Une ombre destructrice plane, il faut que j’en découvre la provenance. D’après mes déductions plus que perspicaces, il ne peut s’agir que d’un malheur lié à l’homme que j’aime.

Il y a deux semaines, d’instinct, je lui ai posé une question :

 « Est-ce que tu m’as trompée ? ».

Son « non » trop travaillé me fait froid dans le dos, je mets cela sur le compte de l’alcool.

En effet, je suis complètement bourrée (je fais partie de celles qui ne connaissent pas le stade pompette !). Nous rentrons d’une soirée poker organisée par nos voisins du troisième étage où j’ai, bien entendu, perdu et noyé mon ressentiment dans l’absinthe…Les escaliers m’ont semblé interminables. J’habite au rez-de-chaussée, côté cour. Le matin, pas un bruit à part les disputes des oiseaux (non, je ne vois pas le mal partout…j’ai vraiment l’impression qu’ils se disputent !!).

Malgré ce « non » qui devrait me satisfaire, j’insiste, je veux savoir…Mon instinct est souvent juste, nous le savons tous les deux. Posément, il continue à affirmer qu’il a toujours été fidèle, enfin, depuis que nous avons emménagé ensemble, quatre ans et demi donc…

La fouine que je suis ne se contente pas de cette réponse d’apparat. Il le sait, je suis en mode recherche, pelle à la main, prête à déterrer la vérité.

D’un coup son corps se relâche, ses épaules s’affaissent légèrement, ses yeux bleus me fixent :

- « Tu me connais…Tu sais qui je suis…Pourquoi me poser des questions si tu sais déjà ?

- Euh ! Oui…Je crois connaitre celui qui partage ma vie mais pas ses actes et si je te pose des questions c’est justement parce que je n’en connais pas les réponses. Dis-moi la vérité. J’ai besoin de savoir.

- Puisque tu insistes….Oui.

- Oui ?....A quoi ?

- Oui, je suis allé voir ailleurs »…

Arrêt sur image. Là, j’ai l’air d’un poisson rouge, la bouche ouverte, le regard vide, plus de sang…Quelques instants plus tard mon cœur reprend ses battements…

- « Je ne comprends pas. Comment est ce possible ? Tu rentres chaque soir à la maison. A chaque fois que tu sors je sais avec qui tu es…Raconte moi, tout cela me semble si absurde…

- Je t’ai dit ce que tu voulais entendre, je n’ai rien à ajouter…

- Ah non ! Là, tu ne m’as rien dit…Alors quoi ? Tu l’as rencontrée où cette fille ? Tu la vois toujours ?

- Je n’ai jamais eu d’aventures. Ce n’étaient que des histoires sans conséquences, d’un soir.

- Hein !!!! Je n’y crois pas…Il y en a eu plusieurs » ?

Là, je tombe des nues. Mes yeux, deux billes qui s’entrechoquent, mon cerveau a déserté mon crâne…Lui, calme et stoïque. Ma vie s’écroule, le vide s’entrouvre.

- Tu te moques de moi…C’est quoi cette histoire ? Où les rencontres-tu ces filles ?

 Il pince les lèvres.

- Réponds-moi, je hurle.

- Et bien, je ne sais pas. Dans des bars…

- Dans des bars ??? Tu vas dans les bars pour lever des filles ?

- Ne dis pas de bêtises…Cela se passe très vite, sans que je l’ai prévu. Je bois un verre avec des potes. Il y a une fille. On discute et voilà…

- Et voilà ! Et voilà ! En fait, c’est simple. Tu es détendu et hop, tu couches avec une salope.

- Ce ne sont pas des salopes…

- Ah bon ! Coucher comme ça avec le premier venu rencontré dans un bar, tu trouves ça normal ?

- Ce sont des choses qui arrivent. »

Enfoncé dans le fauteuil crapaud en velours rouge sang, ses yeux se voilent.

- « Et moi ? Tu as pensé à moi ? De mon corps sort une voix inconnue, un râle.

- Sheila ?

- …..

- Sheila ? » Mes yeux meurtris que j’avais détournés le fixent de nouveau.

Avec sa voix chaude au timbre si apaisant, il me lance, souriant :

- « Sheila. Tu me connais, écoute ton cœur.

- Oui, je te connais ». Je souris.

 

C’était une blague. Il a voulu me faire marcher. Me montrer le mal que je ressentirais si j’apprenais qu’il me trompait. Ainsi, je range ma pelle.

Oui, je le connais mon homme, il serait incapable de me faire du mal…Rassurée, je m’endors lovée dans ses bras en psalmodiant:

« Cela ne peut être vrai…Cela ne peut être vrai…Cela ne peut être vrai. »

15 septembre 2009

J-12: Le Révélateur


coeur_bris_Le point de non retour? Ce soir, nous avons partagé une soirée empreinte de violence. Ton poing s’abattant à deux reprises sur la table basse du salon en témoigne. Le trou qui désormais l’habille symbolise celui qui s’est crée entre nous. Pourtant j’étais sincère sur les chances de réussite de notre amour, j’avais confiance en notre force. Entre mes mains tu as remis ton vide que j’ai essayé de combler. Je me suis trompée de la façon la plus naïve qui soit.

Devant l’écran de l’ordinateur, les images d’un film que d’habitude tu méprises, défilent et emplissent notre deux pièces de l’écho de la médiocrité.

 

Ai-je eu peur que son poing s’abatte sur moi ? Juste l’espace d’un court instant, peut-être. En tous cas je n’étais pas rassurée par l’aura démente qui émanait de celui que j’étais sensée aimer. Parfois, je ne le reconnais plus. Un être aveuglé par une rage incontrôlée le remplace sans que je puisse me douter du moment de la substitution. Une simple phrase, un simple mot, un simple oubli de formule ou un manque d’attention peut le faire apparaitre. En ce moment je ne vois que lui. L’Autre. La face cachée de celui qui partage mes nuits et mes jours, une semaine après l’autre. Je n’attends plus rien de cet homme. Il est incapable de donner ce qui est susceptible de faire plaisir à une personne qu’il aime, préférant ce que lui considère comme honorable. Mes besoins sont bagatelle, mes souhaits dénués d’intérêt et mes rêves à l’eau de rose. Locataire de son amour, voilà ce que je suis. Je dois entretenir le couple sans réclamations ni demandes. Une lettre sans destinataire.

 

La journée devait pourtant bien commencer. La veille nous avions fait le point, pris des résolutions. J’ai pleuré. Des larmes d’incompréhension. Une demande tue dans mes yeux noyés. Éviter de demander. De lui demander quoi que ce soit. Toute demande est traitée comme exigence et je ne dois rien exiger de lui. Ne rien devoir à personne. Toute responsabilité devient chaine.

Selon ses termes « On ne doit rien à l’amour, surtout pas des sacrifices ».

 

La journée avait pourtant bien commencé. J’étais sortie. Il est rentré. Je n’étais pas là. Il était heureux. Pour une fois, je suis allée voir une expo au Grand Palais avec une amie. L’exposition « Une image peut en cacher une autre ». Arcimboldo, Dali, Raetz. Avec plaisir j’ai cherché l’image cachée, les visages, les paysages, les messages…Une véritable enquête devant chaque œuvre.

Une découverte, un plaisir, une délectation. Je me suis remplie de culture sans obligation aucune. Petite fierté bien ridicule !

 

Quand je rentre, il est là, assis à son bureau, jouant au Bejeweled sur internet (un jeu de casse tête). Je l’ai aidé à former les groupes de couleur. Une manie chez moi de l’aider, de prendre du plaisir à être en sa simple compagnie, de le regarder vivre. Cela me suffit de le regarder s’activer. Fan de lui. Une erreur.

 

Dix neuf heures, la piscine. Il y va à chaque fois qu’il ne va pas à la Capoeira. La CAPOEIRA, une discipline qu’il exerce avec beaucoup de bonne volonté quatre fois par semaine de 19h45 à 23h, transport inclus et sous réserve que personne ne propose de boire un verre après. Ainsi, je dine seule au moins quatre fois par semaine. En homme de monde, le reste de la semaine il accepte que l’on passe nos soirées avec nos amis communs. Me voir seule n’a aucun intérêt. Si par malheur durant ces trois soirs qu’il partage avec moi nous n’avons rien de programmé avec des amis, il va voir ses amis à lui, tout seul…

Mon estomac me rappelle que je n’ai rien mangé de la journée, budget serré oblige ! Sur le pouce je grignote un morceau de camembert et une tranche de jambon avec du pain de mie, le tout accompagné d’un verre de coca cola bien frais.

 

A son retour, comme à l’accoutumée, nous regardons un film sur mon ordinateur portable (le sien est en panne depuis trois mois). Pour éviter tout phénomène d’addiction et garder nos neurones intacts, nous n’avons pas de télévision. Un film très intéressant sur la défense de nos idéaux (j’ai oublié le titre). Une discussion animée s’ensuit pleine d’intelligence, un moment d’échange privilégié. Et là, je pose une pince à cheveux sur le canapé en pressentant que ce n’est pas un geste anodin, comme le présage d’une catastrophe non palpable imminente. Il s’en saisit pour se curer les dents. Cela m’indispose et je lance malgré moi la phrase fatidique qui réveille l’Autre :

 

- « Qu’est ce que tu fais ?

- Rien, me répond t il d’un air innocent.

- Tu te cures les dents ?

- Oui et alors ?

- Donne, je lance en tendant la main.

- Tu as vu comment tu me parles ? Même pas un s’il te plait ni rien.

- ….(je me tais)

- Tu ne vas pas me faire une histoire pour une pince à cheveux. Qu’est ce que ça peut te faire que je l’utilise !

- Et bien, c’est sale…

- Les cheveux sont plus sales que les dents je te signale.

- Bon, ok. Laisse tomber. Ce n’est pas grave. Tu peux garder la pince.

- J’en ai marre que tu me prennes la tête, surtout pour une pince. En plus, tu me parles mal. Je n’y crois pas. Je ne suis pas un chien pour que tu me parles comme ça.

- On arrête d’en parler. Moi aussi j’en ai marre.

- Non mais…Tu me fais toute une histoire à cause d’une putain de pince et maintenant tu veux arrêter d’en parler…

- C’est bon, je n’ai plus envie d’en parler.

- Tu n’as plus rien à dire alors que tu as fait la connasse ?

- Je suis une connasse maintenant ! Je tire les rideaux (nous habitons au rez de chaussée, côté cour intérieure, tous nos voisins passent devant chez nous)…

- Tu te comportes comme une connasse, oui.

- Ok ». Je me réfugie dans la chambre.

 

Il me suit et, l’air menaçant, en me pointant du doigt :

- « C’est grave ce qui est en train de se passer

Je plante mes yeux dans les siens.

_ Ne me regarde pas comme ça. Tu me prends vraiment pour un con. Je te vois là. Tu es vraiment une manipulatrice !!

- Et rebelote ! Je suis une manipulatrice, une castratrice, une broyeuse de couilles, oui je sais, tu me l’as assez répété.

- Reste plantée là comme ça, les deux pieds bien ancrés au sol. Garde ton aplomb.

- 

- Tu vas t’excuser tout de suite de m’avoir mal parlé ou je prends mes affaires et trouver un autre endroit où aller.

- C’est cela. Fais-le.

- T’aimerais bien, hein ?

- Qu’est ce que tu veux que je te dise ?

- Excuse-toi ou je m’en vais.

- Non mais c’est un ultimatum maintenant ?

- Ecoute, je crois que nous sommes allés trop loin. Il faut qu’on redescende.

- Je ne suis pas montée !

- Excuse-toi.

- Je m’excuse.


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  • A toutes les trentenaires qui comme moi viennent de se séparer de leur petit ami de longue date avec qui elles n’ont obtenu ni mariage ni enfants, la vie suit son cours. La vie après la rupture, cela existe, enfin j'espère!!!
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